João Nunes Rodrigues

João Nunes Rodrigues nasceu em 17 de Março de 1919 em Águas-Belas (Sabugal) e residia com os pais e irmãos em Divion, no departamento do Pas-de-Calais, região na qual o Corpo Expedicionário Português (CEP) estacionara durante a Grande Guerra, e onde numerosos portugueses se instalaram nos anos que se seguiram. A família obtém a naturalização francesa, pelo que João Nunes fica abrangido pelo serviço militar. Foi incorporado na cavalaria motorizada em 1939, na unidade de caçadores n° 5, cujo quartel era em Argel. Desmobilizado em Abril de 194, regressou a Divion. Também um dos seus irmãos combateu no exército francês, tendo sido feito prisioneiro de guerra. Na primavera de 1942, João Nunes começou a distribuir imprensa clandestina e panfletos por conta do movimento comunista Front National (Frente Nacional), bastante activo na região, fornece informação para a sabotagem de linhas telefónicas à resistência local. Decidido a juntar-se ao exército da França Livre, na África do Norte, tentou atravessar os Pirinéus, mas foi preso a 8 de maio de 1943 pelos alemães em Oléron Sainte-Marie, perto de Pau, com dois outros companheiros. Torturado pela Gestapo local, foi depois encarcerado no sector alemão do forte do Hâ, em Bordéus, e enviado a 12 de junho para Compiègne, de onde foi deportado para Buchenwald. A 27 de junho foi registado com o n° 14.093. Em meados de setembro foi transferido para o subcampo de Dora-Mittelbau, campo instalado no subsolo em túneis de uma antiga mina e onde os deportados trabalhavam e viviam sem vir à superfície. João Nunes trabalhava como serralheiro mecânico. Quando a oportunidade se apresentava, sabotava as peças, sendo em seguida violentamente punido pelo contra-mestre. Permaneceu em Dora-Mittelbau até abril de 1945, data em que foi evacuado para Mauthausen e Ravensbrück, no âmbito das “marchas da morte”. Foi libertado em Ravensbrück pelo Exército Vermelho, a 5 de maio de 1945. Repatriado, regressou a Divion a 19 de maio. A deportação deixou-lhe sequelas irreversíveis: astenia, carácter irritável, problemas cardíacos, pulmonares e digestivos, artrose na coluna lombar e ombros, tendo igualmente perdido uma parte da dentição.

João Nunes Rodrigues est né le 17 mars 1919 à Águas-Belas (Sabugal). Ses parents émigrent en France mais le laissent au Portugal, auprès du grand-père. Plus tard, il rejoint sa famille à Divion (Pas de Calais), où elle s’était établie. C’est dans cette région que le Corps Expéditionnaire Portugais (CEP) avait été stationné pendant la Première guerre mondiale, dans le cadre de l’alliance militaire franco-portugaise et où plusieurs portugais s’étaient installés dans les années suivant la guerre. Entretemps, João Nunes acquiert la nationalité française par la naturalisation collective de la famille, et accomplit ses obligations militaires. Il est incorporé au début de la Seconde Guerre, et affecté à la cavalerie motorisée, intégrant le régiment de chasseurs n° 5, dont la caserne est à Algel. Démobilisé après l’armistice, il retourne à Divion. L’un de ses frères, lui aussi soldat de l’armée française, est prisonnier de guerre et se trouve interné dans un stalag en Allemagne. Au printemps 1942, João Nunes distribue de la presse clandestine et des tracts pour le compte du mouvement communiste Front National. Très actif dans la région, il fournit des informations à la résistance locale pour le sabotage des lignes téléphoniques. Il décide alors de rejoindre l’armée de la France Libre en Afrique du Nord. Il tente de traverser les Pyrénées, mais il est arrêté par les Allemands, le 8 mai 1943, avec deux autres compagnons, à Oléron Sainte-Marie, près de Pau. Torturé par la Gestapo locale, il est incarcéré dans le secteur allemand du Fort de Hâ, à Bordeaux, puis envoyé au camp de Compiègne, le 12 juin 1943, d’où il est déporté. Il arrive à Buchenwald le 27 juin et est enregistré avec le n° 14.093. Au début du mois de septembre 1943, il est transféré dans le camp satellite de Dora-Mittelbau, installé en sous-sol dans les tunnels d’une ancienne mine et où les prisonniers travaillaient et vivaient sans jamais revenir en surface. João Nunes y travaille comme serrurier mécanicien. En dépit des punitions du contremaitre et des sévices subis, il n’hésite pas à saboter les pièces en fabrication chaque fois que l’occasion se présente.Il reste à Dore-Mittelbau, devenu camp principal, jusqu’en avril 1945, date à laquelle il est évacué à Ravensbrück, dans le cadre des “Marches de la Mort”. Il est libéré par l’Armée Rouge, à Ravensbrück le 5 mai 1945. Rapatrié en France, il revient à Divion, le 19 mai 1945. La déportation lui a laissé des séquelles irréversibles : asthénie, caractère irritable, problèmes cardiaques, pulmonaires et digestifs, arthrose de la colonne lombaire et épaules, et il a également perdu une partie de sa dentition.